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Reprise d’une recette qui marche

 

 

Dès sa sortie américaine en 2005, How I met your mother rencontre le succès du public. Un succès qui ne se démentira pas avec les années, bien que, sur les neuf saisons, certaines aient réalisé une plus ou moins bonne audience. Pourtant sa ressemblance avec la série culte, Friends, n’aura échappé à personne… Une comparaison bien difficile à soutenir.

 

Tout d’abord, on retrouve un même format court d’une vingtaine de minutes. Cependant cela devient un détail anodin par rapport aux similitudes concernant, non pas la forme, mais le fond. Le synopsis pourrait être le même dans les deux cas. Un groupe d’amis à l’approche de la trentaine qui partagent plus ou moins un appartement à l’intérieur duquel tous vont et viennent comme chez eux sans forcément y habiter. Ils ont leur café habituel où ils se réunissent et des relations amoureuses se tissent au sein du groupe.

 

Plus on y regarde de près et plus la comparaison est probante. Non seulement la trame est, pour ainsi dire, identique, mais les personnages également semblent calqués sur un même modèle. En simplifiant, Ted et Robin de How I met your mother seraient Ross et Rachel de Friends, de même que Marshall et Lily seraient Chandler et Monica, et Barney serait Joey. Seule Phoebe de Friends manque à l’appel. Ces rapprochements peuvent se faire concernant les personnages individuellement mais aussi concernant leurs rapports les uns avec les autres, et notamment les couples. Ted et Ross jouent tous deux le rôle de l’intellectuel romantique, dont les autres se moquent gentiment, mais qui ne se privent pas d’enchaîner quelque peu les conquêtes en dépit de leur amour pour une unique demoiselle. Les deux femmes, l’une comme l’autre, redoutent l’engagement et font passer leur carrière et leur indépendance avant tout. D’abord refroidies par les ardeurs sentimentales de leurs courtisans qui se hâtent de déclarer leur flamme, elles finissent par admettre leurs propres sentiments… mais trop tard. Une autre vient de leur subtiliser la place qu’elles dédaignaient quand elle était libre. Ce n’est qu’une fois ces obstacles surmontés que les couples peuvent se former, mais les ruptures sont incessantes alors que ces duos sont présentés dès le début comme étant “faits l’un pour l’autre”. Une grosse différence est à noter toutefois. Robin n’est pas la mère des enfants de Ted et le mystère va planer autour de l’identité de celle-ci au cours des neuf saisons tandis que Ross et Rachel finissent ensemble, comme prévu. Cette distinction n’est pas des moindres et fait l’originalité de How I met your mother.

 

Quant à l’autre couple, dans les deux cas, il représente la stabilité et l’amour tranquille, durable, complice, à la différence que la relation de Marshall et Lily est antérieure au début de la série. Les deux femmes sont assez différentes mais les hommes partagent le développement d’un sens de l’humour pour compenser un physique des plus banals et garder une compagne qu’ils savent plus belle qu’eux. Pour finir, Barney et Joey sont des séducteurs invétérés, éternels célibataires, qui cachent une certaine fragilité sous leurs airs de tombeur. Néanmoins, Barney n’a pas en commun le côté “simple d’esprit” de son double. Son intelligence en fait un manipulateur bien plus malsain dans son rapport aux femmes. Pourtant il fait partie de ces personnages qu’on adore détester. La mode n’est plus au playboy qui plaît presque malgré lui mais au stratège qui réussit dans tous les domaines et dont la méthode a fait ses preuves à chaque application.

 

Il ne s’agit donc pas d’une pâle copie de Friends. La recette qui marche a été reprise, mais revisitée à la sauce 2005. Les fans retrouvent ce qu’ils ont aimé dans la première série, mais la deuxième se démarque par un humour neuf et décapant.

 

 

Margot Da Silva

17.05.2014

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