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Quand Lady laisse la place à Stefani

 

 

Créer un réseau social spécialement pour ses fans, se faire vomir dessus, apparaître tout de viande vêtue… Pour se faire remarquer, Lady Gaga ne fait pas dans la dentelle. Depuis maintenant près de six ans, la femme aux mille perruques ne cesse de faire parler d’elle, d'autant plus que le succès de celle que certains surnomment la « princesse de la pop » est fulgurant. Propulsée par Akon en 2008 et par son clip « Just Dance », Lady Gaga a fait de la provocation sa marque de fabrique, qui s’est atténuée au fil du temps.  


La promotion de son tout dernier album, ARTPOP, paru six mois plus tôt, est à peine entamée que Lady Gaga vient de démarrer sa nouvelle tournée « artRAVE : the ARTPOP Ball » le 4 mai dernier. On peut dire que la mother monster ne chôme pas. À l’image d’une Madonna du vingt-et-unième siècle, avec qui nombre de gens, qu’ils soient experts ou non, aiment à la comparer, Lady Gaga ne cesse de travailler sur son image et sur sa musique, afin de satisfaire ses fans.   

 


L’univers d’un caméléon constamment renouvelé

 

Celle qui clamait déjà fin 2010 sur son compte Facebook, qu’elle travaillait dur sur son album Born this way, a décidé de satisfaire ses fans en produisant ARTPOP, censé se rapprocher de la veine de The Fame Monster. Chaque album donne lieu à une nouvelle expansion de l’univers de la chanteuse, ce qui s’effectue d’abord de manière vestimentaire. Le personnage passe d’une Lady Gaga à la perruque blond platine et frangée, le visage lisse et les yeux charbonneux, à une Marie-Madeleine moderne, à une divinité de l’amour (« goddess of love »), sorte de Vénus au bikini en coquillages et à la crinière blond vénitien. À chaque nouveau personnage de la Lady correspond un univers musical très différent du précédent. Un album n’est plus seulement une production musicale, mais l’histoire d’un monde à lui tout seul. La Lady Gaga de The Fame Monster joue sur les codes de la célébrité, de la richesse et de l’extravagance, quand celle de Born This Way présente une nouvelle interprétation de la Bible dans un monde à la fois ancien et actuel, dont les apôtres barbus sont des motards vêtus de cuir et de clous, et où elle prône le droit d’être « né(e) ainsi ». Quant à la nouvelle Lady Gaga, son monde s’éloigne de plus en plus de la réalité, pour s’immerger dans un véritable flou artistique. Le titre de l’album ne ment pas, c’est bel et bien du pop art.  

 


L’alter-ego

 

Au moment même où elle cède, comme d’autres stars, à la mode du selfie, qui consiste à effectuer un autoportrait à l’aide d’un smartphone, le personnage de Lady Gaga se fait de plus en plus naturel, en dépit de la perruque blonde, toujours présente. Celle qui se cachait derrière des chapeaux et des lunettes XXL prend maintenant d’autres formes que celles des accessoires, en dévoilant son véritable visage. La paupière ronde, les yeux verts et le nez légèrement recourbé de la Lady la font plus ressembler à sa véritable personne. Lady Gaga ne passe pas inaperçu, même si elle n’est que l’alter-ego de Stefani Germanotta la discrète. « Voici mes véritables cheveux », clame-t-elle en ôtant sa perruque lors de l’iTunes Festival de 2013. Et revendique, une nouvelle fois, le droit d’être soi-même, « puisque je suis née comme ça ».  

 


« I Was Born This Way »

 

« Born this way », c’est à la fois le titre d’un album, d’une chanson, et depuis quelques années la phrase clé de Lady Gaga. À l’adolescence, son originalité et sa créativité ont été source de moqueries pour Stefani Germanotta. « Born This Way » est donc une revendication, et à l’origine de la Born This Way Foundation, une association caritative le plus souvent destinée aux jeunes, et dont le but est de les encourager à être eux-mêmes. Un trait de la chanteuse que Les Simpson ont humoristiquement mis en avant dans un de leurs épisodes en dépeignant une Lady Gaga prête à tout éviter le malheur des autres. « Mes petits monstres devraient s’aimer autant que je les aime » s’exclame-t-elle dans le dessin animé. Si le personnage de Lady Gaga, dans la réalité comme chez Les Simpson, se revendique comme aimant et poussant les uns les autres à accepter leurs différences et leurs spécificités, d’autres penseront, d’autres trouveront chez la star une confiance poussée à l’extrême. La mother monster aurait en effet déclaré vouloir changer le futur, ainsi que la musique, et proposer une nouvelle manière d’appréhender l’art. Difficile de dire s’il s’agit d’une parole qu’on pourrait attribuer à la Lady seule…  

 

 

Charlotte Cousin

05.05.2014

www.littlemonsters.com 
www.ladygaga.com 

ARTPOP Environ 10€
 

 

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