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Le miracle des Revenants

 

 

Les Revenants, série télévisée créée par Fabrice Gobert et diffuée depuis le 26 novembre 2012 sur Canal +, est tirée du film du même titre, réalisé par Robin Campillo. Une deuxième saison devrait être tournée début mars 2014. Entre mystères et thriller, la série se démarque et nage au milieu des autres productions françaises, qui ne sont souvent autre que des chroniques policières imitant fort bien les productions américaines à succès, dont le synopsis se résume au quotidien exténuant d’un profiler du FBI ou d’un agent de terrain spécialiste en sciences, avec des répliques aussi foudroyantes et imprévues que celles d’Horatio Caine, l’expert de Miami.

 

Avant même sa diffusion sur Canal +, alors que les bandes annonces et les extraits fleurissent sur Internet afin de la promouvoir, la série s’annonce déjà comme un succès. Considérée par la suite aussi bien par la critique que le public comme une réussite, Les Revenants se démarque des autres séries françaises par l’originalité de son thème, son scénario, et surtout, le jeu de ses acteurs.

 

Une atmosphère sous pression

 

Il suffit d’une bande annonce pour retracer en moins de deux minutes trente, presque sans dialogue, l’intrigue, avec pour musique originale un titre du groupe écossais Mogai, qui est la même pour le générique et le fond sonore ambiant de l’ensemble de la série. Des revenants. Des gens qui sont morts, qui reviennent, qui refont surface. Les images sont sombres, les couleurs sont froides, ce qui intensifie probablement la tension palpable qui émane de la production, et distille une atmosphère semblable à celle du Sixième Sens. Le thème n’est pas nécessairement risqué : actuellement, les morts qui reviennent à la vie, c’est un sujet susceptible d’attirer le spectateur moyen, là où les histoires de fantômes, de zombies et autres thrillers font fureur dans la pop culture.

 

Dans une ville en montagne, des morts reviennent subitement à la vie, le même jour : une collégienne victime d’un accident de bus, un tueur en série, ou encore un enfant dont on ne sait presque rien. Les protagonistes semblent n’avoir au premier abord aucun rapport les uns avec les autres, mais ils sont réunis autour de problématiques communes. Lorsque l’histoire commence, aucun d’eux ne sait qu’il est mort depuis plusieurs années, qu’il n’a pas vieilli et que personne n’attend son retour. Le tout dans une atmosphère sous tension, pesante, à l’image du générique, qui fait apparaître, toujours sous le titre de « Wizard Motor » de Mogwai, du gibier cadavérique gisant dans une eau trouble, puis les différents lieux de mort des personnages, et en particulier, le fameux barrage qui empêche l’eau de déferler sur la ville et qui a déjà cédé une trentaine d’années auparavant. Un barrage qui ne fait qu’attirer l’attention sur lui, puisque le niveau de l’eau qu’il renferme ne cesse étrangement de baisser au fur et à mesure des apparitions des revenants à l’écran, au détriment de certains animaux ou êtres humains.

 

 

Une intrigue mystérieuse et haletante

 

L’atmosphère ne serait rien sans ses personnages. Certains, en particulier, mettent particulièrement mal à l’aise, comme Pierre, l’homme à la tête de La Main Tendue, une sorte d’association religieuse virant parfois au sectaire et qui est présente auprès des parents des élèves morts dans l’accident de bus. L’homme est plus particulièrement proche de la famille de Camille, l’une des principales protagonistes, et qualifie son retour de « miracle » alors que celle-ci est encore effrayée par tout ce qui lui arrive. Ou encore cet enfant à l’âge indéterminé, qui se tait, mais qui à la fois semble en savoir plus que les autres personnages et être le plus ancien des revenants, comme s’il était déjà revenu une fois auparavant. Un personnage d’autant plus effrayant parce qu’il s’agit d’un enfant ayant connaissance de quelque chose qui échappe aux autres personnages, mais qui en plus n’hésite pas à les suivre pour les amener à se suicider.

 

Plus on progresse dans l’histoire, plus les zones d’ombre s’agrandissent, allant de rebondissement en révélations, sachant que chaque épisode a pour titre le nom d’un des personnages sur lequel le scénario se focalise particulièrement au début et à la fin de l’épisode. L’histoire est reconstituée petit à petit à partir des fragments qui sont semés comme des indices. La série tient en haleine jusqu’à la toute fin, au point de donner envie d’en voir immédiatement la suite.

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Charlotte Cousin

25.04.2014

 

 

 

 

Les Revenants (2012), réalisé par Fabrice Gobert et Frédéric Mermoud. Avec la participation de Canal +.

 

Coffret intégral de la saison 1, environ 20 €

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