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Le chemin qui mène au cinéma

 

 

Pénélope Voyer, 22 ans, est diplômée du cours Florent. Au départ comédienne de théâtre, elle a également multiplié les expériences cinématographiques. Aujourd’hui désireuse de développer ses propres créations, elle revient sur ses expériences professionnelles.

 

Qu’est-ce qui vous a amenée à faire du cinéma ?

En réalité, tout a commencé avec le théâtre. J'ai toujours voulu jouer la comédie. Au départ, je n’y songeais pas comme à un métier parce que, quand on est enfant, on n'a pas forcément ce genre de finalité en tête. Ce qui est certain, c’est que le théâtre était pour moi un besoin et que cela ne m'a jamais quittée. J'ai intégré très tôt une jeune compagnie de théâtre amateur en Seine-et-Marne avec qui j’ai joué plusieurs pièces comiques comme Maman Sabouleux de Labiche. C’est là que j’ai découvert le bonheur de jouer, d'incarner, de transmettre, bref, le bonheur de la scène. Cela m’a donné une sensation incomparable ; je me suis sentie différente, vivante et incroyablement puissante. De quoi devenir accro. Avec le temps, le théâtre est devenu une véritable vocation. Après le baccalauréat, j'ai suivi le cursus complet à l'Ecole Florent jusqu'à obtenir mon diplôme d'actrice professionnelle. C’est à ce moment que je me suis tournée vers le cinéma.

 

Comment s’est passé ce premier contact ?

Comme la plupart des comédiennes débutantes, j’ai commencé sagement, en tant que figurante ou silhouette pour des moyennes et grosses productions. J’ai ainsi tourné dans des longs métrages comme Dead Shadows de David Cholewa ou 216 mois de Valentin et Fréderic Potier. Cela m’a permis de découvrir que le métier d'actrice est bien différent de celui de comédienne. Les attentes du réalisateur, le jeu, la composition des personnages, tout cela doit être abordé d'une autre manière. J’ai également découvert le monde à la fois merveilleux et barbare des plateaux de tournages. Toute cette palette de métiers différents réunis ensemble sur un même projet m’est apparue comme une belle folie. L'ingénieur son, l'ingénieur lumière, l'assistant réalisateur, le réalisateur lui-même, le script, les maquilleurs et coiffeurs, les comédiens, les régisseurs, les cadreurs et j'en passe… Une véritable fusion s’opère entre tous ces gens et je trouve cela fascinant. Cela a achevé de me convaincre que je n’aurais pu choisir plus beau métier.

 

Vous évoquez la différence entre le jeu au théâtre et le jeu au cinéma, comment avez-vous abordé cela ?

Je me suis vite aperçue qu’au cinéma, le jeu est au centre d’un ensemble sans lequel il ne fonctionnerait pas. La caméra constitue en premier lieu un véritable filtre entre le spectateur et l'acteur. Le réalisateur emmène le public où il le souhaite par un jeu de lumières, des possibilités décors quasi-infinies (contrairement au théâtre où l’espace est limité), de la musique... Une scène triste, par exemple, va être jouée en gros plan ou en très gros plan pour accentuer une émotion plus subtile qui ne se verrait pas au théâtre. Ce n’est plus un corps entier qui s’exprime. Il faut se concentrer sur l'émotion que l’on doit transmettre à travers des détails précis. Quand je joue au théâtre un personnage triste, mes pas sont plus lents, mon corps se courbe légèrement, tous mes gestes doivent, par exemple, exprimer une lassitude. Par contre, ce qui ne change pas, c'est la relation avec mes partenaires de jeu. J’ai appris à faire confiance à chacun d’eux que ce soit sur scène ou derrière la caméra. Sans cela, il ne peut y avoir ni bonnes scènes, ni grand jeu.

 

Forte de cette expérience, avez-vous obtenu des rôles plus importants par la suite?

Pendant une bonne année j'ai passé tous les castings que je pouvais. A force de tourner j'ai dû admettre l'évidence ; le plus important dans ce métier, c'est le carnet d'adresses que l'on se crée. Ainsi, faire de la figuration m'a amenée à multiplier les contacts et cela m'a permis de décrocher d'autres rôles comme celui d'une jeune agent des stups dans A froid de Jean Remi, un thriller à paraître. Ce film a demandé une préparation toute particulière puisque j'ai dû apprendre à manier une arme avec un véritable commissaire. Entre temps, j'ai pu travailler sur plus d'une vingtaine d'autres courts-métrages dans des rôles principaux ou secondaires. Dans un autre registre, j’ai tourné plusieurs clips pour des artistes comme Tam Rush ou Mayra & Mr. Mow. J'ai aussi fait beaucoup de films d'école pour EICAR, EMC, 3IS, CLCF, Les Beaux Arts, etc.

 

Où en est votre jeune carrière aujourd'hui?

Actuellement, j'ai laissé de côté les castings et les tournages pour donner vie à mes propres créations. J’écris en ce moment une pièce de théâtre dramatique mais aussi une pièce comique avec deux autres comédiennes, ainsi qu'une série philosophique. Je sais désormais que le théâtre et le cinéma sont deux mondes totalement différents mais aussi que je ne pourrais me passer ni de l'un, ni de l'autre. Pour cette raison, je suis en train de monter ma propre association avec une amie comédienne où nous allons pouvoir héberger différents types de projets, et en premier lieu, les nôtres. Elle sera également destinée à permettre la formation de compagnies en s'occupant de leur diffusion et de leur production. Elle accompagnera aussi les artistes tout au long du projet en question.

 

 

Cassandre Fabre

2.05.2014

A froid, film de Jean Remi, sortie prévue courant 2014.
L'association Zita verra le jour en mai 2014.
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