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 La voix qui remonte le temps

 

Ce sont probablement les déplacements en voiture qui permettent aux radios de faire de l'audience. Tout au long de la journée, les voix se succèdent à l'antenne, délivrant des informations plus ou moins pertinentes. Musique, foot, actualités politiques, les sujets se succèdent. Aujourd'hui, c'est vendredi. Comme chaque jour, sur Europe 1, l'émission ne va pas tarder. 14 heures. Chut! Ça y est. Ça commence. 

 

 

La musique démarre. De la musique d'orchestre, classique, un peu comme dans les films. Soudain, une voix se fait entendre. C'est Franck Ferrand, dans "Au cÅ“ur de l'histoire". Celui que les ados zappent en rentrant du lycée mais qu'ils finissent par écouter en cachette quelques années plus tard. Le ton de l'historien est doux, calme, enjoué. Il paraît toujours excité de partager son nouveau sujet. Il lui arrive même parfois, sous le coup de l'émotion, de se permettre un "je suis particulièrement content", mais cela ne va jamais plus loin. Il faut garder contenance, nous sommes à la radio tout de même. Et puis, le récit démarre et le décor change. Il a décollé. Plus de voiture, ni de route, au volant vient se succéder une coupe de champagne. La musique de bal ou les coups de canon de la bataille résonnent dans l'habitacle. C'est la Grande Guerre, la construction du palais du Louvre ou encore l'histoire tragique d'une danseuse étoile du 19ème siècle. À chaque histoire, chaque péripétie, la voix du journaliste vit les évènements heureux ou chaotiques avec joie, empathie et compassion. De Flaubert à Le Nôtre, en passant par Haussman et La Pompadour, Ferrand se passionne pour tout et les tonalités de sa voix qui vibrent dans le véhicule font imaginer, rêver et éprouver chacun de ses mots. 

 

 

Parfois, une plaisanterie lui échappe. Une plaisanterie d'historien. Celle qui ne fera pas rire tout le monde mais qui laisse supposer un sourire chez le présentateur. Le timbre est "pince sans rire", très classique, très comme il faut. Si bien que pour tout autre chose, on le dirait "barbant". Mais ici, la magie opère. Tel un sorcier, Franck Ferrand joue avec la ligne du temps grâce à ses mots et avec l'imagination grâce à sa voix. Toujours aussi doux, calme et posé, il gère l'atterrissage. 15 heures. Il redépose la petite troupe. Revoilà la route, le volant et le tableau de bord. Le voyage reprendra lundi. 

 

 

Amandine Duphil

07.02.2014

 

 

 

 

Europe 1. Franck Ferrand.

"Au cœur de l'histoire".

14h-15h du lundi au vendredi. 

www.europe1.fr

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