La parfumerie met la pression
Choisir un parfum est toujours une épreuve. Car pour ce faire il faut avoir le courage de pénétrer dans une parfumerie… et d’affronter l’odeur la plus insupportable qui soit.
Les boutiques Sephora sont le lieu de prédilection de cette sorte de puanteur chimique. Le seuil à peine franchi, c’est une bouffée indigeste de senteurs surpuissantes qui saute au nez. « Trésor », « Manifesto », « Boss »… Tous ces parfums de grandes marques semblent s’être alliés pour écoeurer l’acheteur potentiel. Il est évident qu’ils ne sont pas faits pour fonctionner ensemble, mais c’est par leur union qu’ils semblent acquérir leur plus grande force.
Cette force, c’est la faculté de s’infiltrer insidieusement dans les cerveaux qui passent à portée des flacons. Une fois les premières nausées passées, celui qui pourtant est en quête de parfums d’excellence sera victime de maux de tête, voire d’étourdissements qui lui donneront envie de quitter le magasin.
Quitter le magasin, certes. Mais pas les mains vides. Le cocktail de senteurs qui fait pression sur l’estomac et le cerveau agit comme une bombe à retardement. « Tic, tac. Si tu repars sans rien, tu seras un idiot incapable de dénicher la perle rare dans ce coffre aux trésors rempli à l’excès. Tic, tac. C’est l’excès qui te donne envie de vomir et pour te libérer tu dois choisir. Tic, tac. Achète ! Achète vite ou tu mourras dévoré par cette acidité qui pénètre tes poumons. » Finalement, ressortir du magasin avec un unique parfum entre les mains est signe de victoire. Pris à part, le flacon devient précieux. Tout danger est écarté. Jusqu’à la prochaine fois.
Cassandre Fabre
15.01.2014