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Clic. « Je t’ai vue Marilyn ».

 

 

On a l’habitude de la voir sur une grille d’aération, vêtue d’une robe blanche vaporeuse, le brushing impeccable. « Les diamants sont les meilleurs amis d’une fille », chantait-elle. Et des diamants, elle en avait reçu plein. Pourtant, derrière les yeux rieurs et la bouche pulpeuse toujours joueuse, se cachait une femme fragile et désespérément seule. A 36 ans, épuisée par cette comédie sans fin, la jeune femme en finit avec les minauderies superflues. L’annonce de sa disparition surprend. Elle était belle, riche et entourée de plus d’hommes qu’elle avait pu en vouloir en une seule vie, que voulait-elle de plus ? Seuls les intimes connaissaient vraiment la femme qui se cachait derrière la bimbo. Un homme a voulu la montrer, elle, au reste du monde.

 

Au milieu des autres portraits, celui-là se démarque. Les cheveux platine parfaitement coiffés en de grosses boucles soyeuses, le sourcil en aile d’oiseau et la bouche qui promet tant aux hommes qu’elle croise. Tout y est, même la robe au décolleté plongeant. Pourtant ce n’est plus la même. Derrière l’objectif de Richard Avedon, c’est Marilyn, la vraie.

 

L’attitude est simple, presque fatiguée. Les épaules ne sont pas très hautes. Elle est ailleurs, à des kilomètres des diamants. Et puis il y a ses yeux. Ces yeux noirs qui ne charment plus, qui ont cessé de faire le show. La diva n’est plus là. D’ailleurs, elle n’ose même pas regarder l’appareil. Elle ne respire pas. Une fraction de seconde, elle s’est revue toute seule, en coulisses, face à elle-même. Que pense-t-elle ? Mystère. Personne ne le saura jamais.

 

 

Amandine Duphil

26. 03. 2014

Marilyn Monroe, Actress, New York City

Richard Avedon (1923-2004)

1957

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